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Gare à l'eau qui dort n°63 - Si le Loup y était...
Gare à l'eau qui dort n° 63
Si le Loup y était...
Agathe ou Aggie dans le Jardin face aux trois beaux mecs, les Jardiniers
Lien pour le Synopsis de ce roman qui vous permettra d'en suivre tout le déroulement :
http://le-petit-monde-de-luciole.eklablog.com/gare-a-l-eau-qui-dort-synopsis-a208076524
Malgré tous les soins attentifs conjugués du Toubib et des Résidents, Agathe passa les jours suivants dans un état de délabrement, de fatigue et de confusion extrêmes, terrifiée d'être à nouveau rejetée ou séparée de son bébé... Il fallut longtemps, beaucoup d'amour et de tendresse, et surtout une patience inaltérable pour que cette illusion tombe enfin ! Ses troubles de la personnalité étaient flagrants, ses carences affectives abyssales...
Un doute taraudait Louise... Avait elle fait un choix raisonnable en prenant chez elle cette jeune sauvageonne, manifestement projetée dans un monde trop différent du sien...., dont elle ne voulait pas ?
Agathe semblait étouffer comme un poisson hors de l'eau ! L'arrogance de cette jeune mère, qui fusait souvent lorsqu'elle se croyait agressée, accablait Louise !
Elle les observait intensément ! Son regard n'était pas hostile, mais ses yeux perçants étaient terriblement intimidants.
Seuls Romain et Lou semblaient la comprendre vraiment !
Curieusement, Madame Mère s'était rapprochée d'elle et lui parlait doucement comme à une enfant privée de tout repères, qu'il fallait recadrer d'urgence. Elle lui enseignait avec une patience extraordinaire les us et coutumes de la Haute Société.
Louise contemplait sa mère avec stupéfaction. Celle-ci lui montrait un aspect de sa personnalité qu'elle n'aurait jamais soupçonné... Ses parents, comme habités par une mission civilisatrice fondamentale, n'étaient pas retournés dans leur Ermitage depuis plus d'un mois.
Les pupilles dilatées, assoiffée de sécurité et de tendresse, Agathe naviguait d'un extrême à l'autre. Elle avait peur de se faner dans ce milieu de vieux et de bourges, ahurie d'entendre parents et enfants se vouvoyer. Elle ravalait son agacement et courait se réfugier dans le calme de sa chambre, son bébé comme un doudou contre son sein.
En elle une sourde colère, un effarement sournois l'empêchaient de respirer. C'était comme une prison, c'paradis ! Un gouffre la séparait de ces vieux qui radotaient sans cesse et voulaient lui faire avaler des fadaises... Qu'est-ce qu'elle en avait à foutre de leurs "bonnes manières" !
Ce qu'elle voulait de toutes ses forces, c'était vivre en toute liberté, vivre ! Voir des jeunes de son niveau et s'éclater ! Aller en boîte, danser à perdre haleine. aller au cinoche, comme elle le faisait avec Cathy, sa vraie frangine de coeur, chiner dans les boutiques, s'acheter des fringues...
Non, il fallait accepter de porter les vieux trucs de Louise, raffistolés par une couturière du coin.
Celle là rigolait en la voyant faire la grimace : "Ce sont des vêtements de qualité, ma belle, ceux d'une grande dame ! Vous avez fière allure dans ces beaux atours !...... etc, etc"
Bon, elle était plutôt gentille, la couseuse, mais vieille fille ringarde...C'est vrai qu'elle était belle à couper le souffle dans ces hardes retouchées, mais quoi, c'était pas sont style !
Ici, c'était comme dans un bocal : elle tournait en rond.... en s'cognant partout !
Mais pour des raisons de sécurité, elle n'avait pas la permission de franchir cette énorme porte blindée. De hauts murs hérissés de caméras la séparaient du vrai monde.
Enfin, Louise lui promettait de l'emmener en "ville" dès que ce sera possible !
Mais quand ??? Hein, quand ???
Même Lou faisait sa sucrée ! Surtout avec ses grands parents ! Aggie ne disait rien, mais souffrait de la voir ainsi parader auprès des adultes.
C'était sa pote, ça oui, mais la "quintessence de son intelligence" (comme disait Béa, la mamie gâteuse) l'étranglait...
"Bon papa" Henri, ce vieux beau qui lui faisait les yeux doux, avait raison : elle ne sera jamais leur égale !
De plus, c'était la Beauté incarnée, cette gamine ! A cause de sa maturité très spéciale d'intello-aristo-friquée, elle la dominait de toute sa hauteur et ne s'en rendait même pas compte... Son regard magique la scrutait sans relâche. Agathe se sentait comme la boule de cristal d'une voyante.
Chelou, le regard de Lou ! Dès fois, elle se trompait et l'appelait "Chelou"... Il avait fallu lui expliquer que c'était à cause de son regard bizarre... Lou rigolait !
Lou n'avait pas un "égo surdimensionné" (Mots de Lou pour "Bon papa" !), non, mais tout en elle la dépassait, quoi ! Elle lui corrigeait sans cesse toutes ses phrases en les transposant en "style correct" et Aggie devait rabâcher, rabâcher, jusqu'à mémorisation totale, un charabia intello nec plus ultra ! Hallucinant quoi ! C'était d'un chiant ! Leur dada à tous : le correct !
Bon, elle commençait à savoir s'dépatouiller avec leur jargon de bourges, au point que les poteaux du Centre la regarderaient de travers s'ils l'entendaient, mais ses "neurones" fatiguaient grave ! A s'flinguer !
Heureusement qu'il y avait Daisy ! Elle y pensait sans cesse quand elle déprimait ! Sa Daisy sera une Lady classe, intelligente et correcte, hyper correcte ! D'ailleurs t'a pas l'choix, mon bébé, si tu veux rester : ici, c'est le "positivement correct" à toutes les sauces...
Lou ramait ! Elle lisait dans l'aura d'Agathe comme dans un livre... Cette jeune femme connaissait la vie !
La vraie vie ! Celle dont on la frustrait depuis toujours par peur de tout, des bons comme des méchants, des mauvaises fréquentations, des scandales, des agressions... bref, de tout ce qui pourrait entacher sa virginale pureté.... et salir sa réputation... leur réputation !
Elle n'avait jamais pu fouler aux pieds leurs exigences qui l'avaient repliée sur elle-même et jetée dans les études.. Toute sa courte vie avait été dominée par leur vision excentrique d'une descendance dont la conduite glorifierait la Famille !
Lou était l'enfant du devoir, obligée à la courtisanerie. Il avait toujours fallu ménager les bonnes grâces de ses intraitables grands parents. Père et Mère les redoutaient tant, dépendaient tant d'eux, qu'elle ne pouvait faire autrement.
Aggie, qui ne manquait pas de bon sens, lui avait ouvert les yeux ! Toute son enfance avait été étouffée par sa famille qui non seulement s'était accaparée de son passé, mais briguait son avenir...
La vraie vie effrayait ses parents et ses grands parents !!!
Bien que la sagacité de Lou lui laissait entrevoir beaucoup de choses, elle n'avait aucune expérience "de la Chose", sauf en théorie. Cette "Chose" qui donnait une telle assurance à Aggie sur sa féminité et sa sexualité.... Son "sex appeal !" pouffait Aggie ! Toute chose sévèrement défendue possède un attrait irrésistible !
Depuis quelques temps, Lou se prenait à rêver... Non seulement d'insupportables souvenirs ensevelis dans son âme ressurgissaient avec violence et la tourmentaient..., mais son corps, affamé d'amour, connaissait de brusques envolées de ...??? de.... Elle ne sût quoi ! C'était indescriptible et paniquant ! Une sorte de fièvre qui la jetait dans des émois, des troubles... dont elle sentait bien qu'il lui serait impossible d'en parler avec les siens. Peut être avec Nany ? Elle n'osa pas !..... Elle n'osera jamais ! Nany avait elle seulement eu un passé amoureux ? Lou en doutait ! Sa nounou, qu'elle adorait, était une vieille fille anglaise rigide et pudique...
Agathe lui était grandement supérieure, c'était indéniable ! Même humiliant, parfois ! Il était dévastant de se retrouver une simple petite fille de douze ans, à ses côtés !
Avec Aggie, elle perdait brutalement son QI élevé et son statut coutumier de jeune fille merveilleusement surdouée qui lui valaient la plus haute considération et la dévotion de ses proches....
Qui, de "ses proches", écouteraient les espoirs brisés d'une enfant qui voudrait bien être une ado "à l'aise dans ses baskets" (expression d'Aggie) tout comme les autres filles de son âge ?
- Nany n'avait plus le temps et s'échinait toujours à la considérer "comme une adulte" !
- Maminou s'encombrait de multiples responsabilités et, d'ailleurs, ne voyait en sa petite fille qu'une surdouée à choyer béatement, à admirer, à aduler... Une dévote de naissance, cette Maminou !
- Ses grands parents adoraient en elle ses capacités intellectuelles, sa maturité exceptionnelle et sa classe innée... Ils la ravalaient au rôle inévitable de la petite fille modèle idéale digne de leur rang.... Vision restreinte dont elle avait accepté le joug jusqu'à l'arrivée d'Aggie sans se poser trop de questions...
Il est vrai qu'elle n'avait connu personne, en dehors de sa mère ou de Nany, à laquelle elle aurait pu s'identifier... Le chemin tout tracé imposé par les siens lui était apparu comme le meilleur, puisqu'on voulait le meilleur pour elle, dont la clé, le sésame, ne pouvait se trouver que dans la réussite sociale et financière...
Lou passait à la trappe ! Elle se sentait totalement frustrée... Sa mère courait, flippait, partait tôt, rentrait tard ! Elle avait une mine de papier mâché qui la vieillissait gravement... Elle l'embrassait toujours avec beaucoup de tendresse, certes, mais toujours en courant, à bout de souffle. Elle semblait l'avoir oubliée depuis si longtemps ! Etait-elle si peu de chose aux yeux de sa mère ?
Les fameux dîners du Samedi soir devenaient stressants, sérieusement ébranlés par la présence d'Aggie qui, ou posait bizarrement comme une star névrosée en portant des jugements tranchants sur tout , ou se murait dans un silence hostile et buté en les défiant du regard....
Lou pressentait son profond malaise ! La jeune femme ne cessait de les tester, sans doute pour se rassurer, mais tous l'observaient avec acuité : bataille muette et inconsciente de prise de pouvoir réciproque !
Un dimanche matin, Maminou, exaspérée, avait grondé Agathe :
"Tu ne parles et ne penses qu'à toi-même, ma fille. Crois-tu que le monde ne s'arrête qu'à ta seule personne ?
"Cesse de considérer autrui comme un spectateur susceptible de ne s'intéresser qu'à toi ! Décentre toi de toi-même, bon sang, et tu iras beaucoup mieux... et nous aussi ! Tu deviens fort pénible ! Sais tu que tu te ligotes à agir ainsi ?
"Agathe, tu es touchante de gentillesse et de sensibilité au fond de toi... Reste toi-même et n'accepte pas de vouloir te donner "un genre", les mondanités ne te conviennent pas ! Ecoute ton coeur et n'essaie pas d'imiter certaines personnes souvent fort désagréables !
"Pour parler comme toi : tu es totalement à côté de tes pompes, mon petit ! La meilleure façon de te faire aimer et accepter est de rester simple, telle que tu es ! Et ne t'inquiète pas : tu es jolie, appétissante et intelligente ! Alors ne chine pas les sots, je t'en conjure ....."
Maminou l'avait attirée à elle et embrassée tendrement ;
"Moi aussi, j'ai voulu jouer à ce jeu... pour être mieux "considérée, respectée".... et je m'y suis brûlée les ailes ! Tu vois, tu n'es pas toute seule... "
Vivement affectée, Agathe s'enferma dans sa bulle, n'osant plus s'investir en rien, même plus en amitié ! Lou se désespérait !
"Elle ne fiche rien de ses journées !" tempêta avec mépris Monsieur le Baron
"Père, cette jeune femme est dans une très grande détresse" lui rétorqua doucement Louise "Elle a très peur de nous et s'angoisse de nous décevoir ! Soyons miséricordieux et patientons, voulez vous ?"
"Qu'est ce que ne rien faire ?" renchérit finement Romain avec un grand sourire "C'est Être, tout simplement ! Regarder, admirer, observer les choses et les gens... s'enrichir des différences, des multiples façons d'être des autres.
"Comment veux tu qu'elle s'ajuste à nous et puisse entrer en communion avec nous si nous ne lui en laissons pas le temps ?
"Ne rien faire, savoir se pauser : c'est exister ! Une pause s'impose quand on est perdu, déboussolé ! Elle permet une remise en question sérieuse afin de comprendre comment et où diriger ses pas ensuite....
"Henri, n'essayez pas, ta femme et toi, de la transformer en une poupée mondaine et artificielle ! Elle est tellement au-delà de ça !"
- "Pardon ? Au-delà de ça ? Comment dois-je interpréter tes paroles ? Est-elle au-dessus de nous ?" s'insurgea Monsieur le Baron
"Je veux t'expliquer combien j'ai la plus grande admiration pour cette petite ! Quel courage, quelle ténacité, quelle intelligence, il lui a fallu pour traverser toutes ses épreuves et survivre !
"Imagine toi dans son univers un seul instant : dans cette Citée à risques dans laquelle elle est née et a vécu... Dans ce CEF dans lequel on l'a plongée pendant si longtemps sans espoir de retour !
"Henri, aurais tu eu sa force de caractère ? Quand on est pauvre et sans titre, quand on est seul face à la perversité humaine, c'est tellement plus compliqué ! Surtout pour une jeune femme et mère de surcroît....
"Comme nous sommes ridicules avec nos petits jugements hâtifs et stériles !" soupira Romain "Nous arrivons à un âge où l'on radote souvent, Henri ! Cessons d'ergoter sur tout et sur rien ! Ce sont des déchéances de l'âme contre lesquelles il faut lutter vigoureusement....."
Alors tout le monde patienta ! Agathe passait ses journées affalée dans le précieux fauteuil de Louise, le regard vide et fatigué, son bébé sans cesse pendu à son sein, devant le feu qui crépitait joyeusement ! Elle n'avait jamais vu un feu aussi beau ! C'était envoûtant ! Elsa venait sans cesse ranimer les flammes en y jetant une bûche, espérant ainsi apporter un peu de réconfort "aux gamines" ! Elle plaquait parfois des petits bécots claquants sur le front d'Agathe ou prenait volontiers la petite Daisy dans ses bras, la câlinait en lui chantonnant une comptine, puis rendait à regret la petiote à sa mère...
Daisy se plaisait dans le Salon. Elle fixait les flammes vivantes et bruyantes en poussant de petits cris enthousiastes. Toubib était rassuré, le bébé avait bien poussé ! Daisy se tenait droite désormais et commençait à rester assise sur les genoux de tous ! Lou était aux anges, sa petite soeur, aux grands yeux de manga lui mangeant le visage, potelée et rigolote, était mignonne à croquer... Agathe ne l'appelait plus sa petite crevette, mais Poupinette, mon Coeur ou mon Trésor ! Bébé souriait, gazouillait, riait aux éclats !
Lou languissait après les vacances prochaines qui lui permettront de jouer avec cette petite poupée vivante. Bébé lui manifestait une tendresse désarmante. Lou fondait, craquait, chantait, se permettait mille fantaisies pour déclencher ses fous rires.
Agathe s'amusait beaucoup des facéties de celle qu'elle appelait désormais "P'tite soeur" ou "soeurette" . On avait remonté tous les jouets de Lou du sous-sol. Lavés, désinfectés, ils s'entassaient dans un parc à filet qui occupait une bonne partie du Salon.
Fatiguée des bras des uns et des autres, Daisy réclamait son parc. Installée confortablement sur un matelas rembourré, le buste calé en position semi-assise sur un gros oreiller, elle jouait avec ferveur et application avec les modules multicolores et cliquetants du portique ou tout ce qui se trouvait à sa portée.
Toubib, qui venait souvent dans le Domaine, s'extasiait, ravi ! Sa corpulence l'empêchant d'être accroupi, il approchait un fauteuil au plus près du parc et gaminait avec la petite. Daisy adorait ce bon grand père qui semblait être son favori après Lou....
Madame Mère s'était prise d'affection pour ce bébé grassouillet et rieur... Daisy restait sagement sur ses genoux en bavant et bullant sans complexe sur les sublimes blouses de Mamie Béa... Ainsi l'appelait Agathe ! Mamie Béa avait retrouvé son moral des beaux jours. Lou n'avait jamais vu sa Bonne-maman aussi souriante, stupéfaite de la voir rire aux éclats.
Papy Henri, ainsi nommé sans façon par Aggie, bêtifiait lamentablement avec Daisy, pour le plus grand bonheur de la petite qui ne le craignait plus du tout... et le lui montrait en lui tirant la barbichette ou martyrisant ses oreilles ou son nez... Plus d'une fois saisie par le verbe tonitruant du grand père, elle l'avait boudé longtemps en refusant ses bras et ses câlins.
Puis les pitreries du Papy Henri l'avaient amadouée et elle avait pris le pouvoir. Papy Henri était devenu gaga ! Elle manifestait une violente colère dès que Papy Henri élevait la voix, ce qui arrivait souvent.... Le grand père, bouleversé d'être l'auteur de tels hurlements furibonds, s'obligeait à baisser le ton... non sans mal ! Il avait trouvé son maître !
Seule Louise, trop lasse pour batifoler, restait distante. Bébé l'observait parfois avec de grands yeux interrogateurs, lui gazouillant de son parc des messages de tendresse. Louise souriait, riait même, mais ne la prenait pas dans ses bras, au grand déplaisir d'Agathe et de Lou... choquées !
Daisy était devenue le centre d'attraction de la Maisonnée, réunissant tout son monde dans une même adoration béate autour d'elle. Romain s'en réjouissait, le coeur dilaté d'Actions de Grâce permanentes. La petite avait réussi ce tour de force d'amener unité, joie et paix dans l'Arche de Noé ! Un vrai miracle !
Un jour de grand beau temps, Agathe décida enfin de lui faire prendre l'air ! On descendit le landau dans la cour, on coucha Daisy dans de la dentelle, on la couvrit d'une chaude couverture malgré la douceur de Juin, et Agathe partit à la découverte du Parc, seule avec sa fille, selon son désir. Elle avait ressorti pour l'occasion son vieux jean moulant troué aux genoux, son sweet-shirt dont le motif scintillant moulait sa généreuse poitrine gorgée de lait.
Toute heureuse de retrouver ses vieux baskets confortables, préalablement passés en machine, elle allait bon train., ses longs cheveux jusqu'à la taille ébouriffés par le vent. Daisy, étonnée, ouvrait des yeux immenses sur ce monde inconnu entr'aperçu entre capote relevée et couverture...
Un petit vent malicieux lui chatouillait désagréablement le visage... Elle faillit hurler de peur, puis se ravisa... Les cahots du landau sur le bitume l'amusait. Sa mère lui gazouillait son amour et sa joie... Puis se mit à chanter à tue-tête une histoire de Lou yètu ??? en chahutant le landau... Secouée, ballotée en tous sens, Daisy, surprise, grimaça, hésitant entre braillements et rires... Mais devant la mine hilare de sa mère, ses mimiques clownesques et son chant guerrier, elle prit bravement le parti de rire aux éclats...
Pierre et Marc
C'est ainsi qu'elles arrivèrent à la limite du vaste Jardin, où s'activaient Regan, Marc et Pierre, délimité par des haies impeccablement taillées, des buissons fleuris, des mûriers, framboisiers, groseillers... Un paradis ! Elle entra sans hésiter dans l'immense enclos par une étroite et curieuse ouverture en forme de clé aménagée dans la verdure. Les ramures de la haie labouraient le landau..
Regan
La gaillarde chanson aux accents faubouriens d'Agathe les firent se relever... Les rires frais d'un bébé les attendrirent... Merveilleuse apparition ! La beauté sublime de la jeune mère tapa direct dans l'oeil éberlué, ébloui de Regan, célibataire endurci au coeur tendre. Mazette, quelle belle poupée ! Une vraie Barbie ! Une chevelure dorée à s'enfouir dedans ! Des yeux à tomber raide ! Une bouche sensuelle à croquer à belles dents... Un corps, mais alors un corps... Une reine, une ...une ... Il n'en revenait pas ! Un conte de fée se matérialisait devant lui...
La vibrante litanie gargouilla brusquement dans la gorge d'Agathe, surprise de voir trois beaux mecs, de vrais colosses, plantés devant elle, qui la regardaient avec des yeux de merlans frits... Elle éclata de rire...
"Ah ben ça, si j'm'attendais ! Bonjour !"
Luciole
A SUIVRE
10/07/2021 : 100 visiteurs et 400 pages lues
12/07/2021 : 262 visiteurs et 604 pages lues
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Tags : Roman 1, aristocratie, château, épouse, maîtresse, bébé, jardiniers, carences affectives, grand mère, convenances, angoisse, tourments, bébé, jardin
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Commentaires
J'espère que tu profites tout de même de l'été, tes histoires coulent comme de l'eau, mais tu dois y passer du temps. Bon courage, bonnes vacances. Bises.
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Samedi 24 Juillet 2021 à 22:22
Coucou Elisabeth et merci bcp de ta lecture attentive...
Je ne travaille plus mes épisodes comme je le voudrais, par manque de temps et il fait bien trop chaud ! J'ai plus envie de regarder paisiblement la télé ou de farnienter au bord du Lac, tant je suis débordée et fatiguée.... Manque de chance, les touristes sont là et plus de place sur les parkings, impossible d'approcher le Lac... Un monde fou cette année !
Heureusement que nous avons la clim !!! Elle tourne en continu !
Je t'embrasse fort, ma chère Elisabeth et à plus
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Toujours aussi passionnante ton histoire avec la venue d'Agathe dans cette famille tellement ancrée dans ses traditions . Heureusement que Daisy est là pour faire le lien. Je sens que Regan est atteint par une maladie bien particulière, comment Agathe va - t -elle réagir, je me le demande
Bonne journée et semaine Luciole
Bisous
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Mercredi 14 Juillet 2021 à 18:05
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16Eglantine LilasMercredi 14 Juillet 2021 à 09:33un petit coucou chez toi
la plume est toujours aussi alerte et l'imagination toujours aussi fertile, c'est merveilleux ! Trois beaux mecs ...je me demande si je serais encore capable de rêver devant eux hum ? ...ça sera peut être dans une autre vie qui sait ! bisous !
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Mercredi 14 Juillet 2021 à 18:00
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Le choc des cultures! Chaque milieu vit dans sa bulle. Pourtant il est toujours intéressant d'aller voir ailleurs!
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Lundi 12 Juillet 2021 à 18:23
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C'était couru d'avance, on ne change ni son moi profond ni ses habitudes du jours au lendemain, les chiens ne vivent pas comme des chats !
Gros bisous
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Lundi 12 Juillet 2021 à 18:22
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Il y a des filles dans la vie qui attirent tous les regards, masculins, comme féminins, Agathe fait partie de celles-là ,-) Bonne nuit Luciole, bises
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Vendredi 9 Juillet 2021 à 22:33
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Vendredi 9 Juillet 2021 à 22:31
Re Jill
J'étais encore chez toi quand notification... Merci bcp de ta visite !
Une question de sex appeal sans doute ??? Et ce ne sont pas toujours les plus jolies, mais celles qui "ont du chien" ! J'avais une cousine comme cela, que j'admirais bcp ! Elle avait une présence extraordinaire... Elle aurait pu "crever l'écran" tant elle tranchait sur les autres.... A cette époque de ma vie, je la voyais volontiers faire du cinéma ...
Je retourne chez toi à rebours
Gros bisous
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Bon d'accord elle est stressée par tout ce changement....mais elle crache un peu dans la soupe.....
J'espère qu'elle ne va pas faire de betises avec les beaux mecs!!!!! Bises
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Vendredi 9 Juillet 2021 à 18:43
Coucou Jacqueline et merci bcp de ta fidélité
! Je ne crois pas qu'elle oserait ! Louise est impressionnante ! Sa peur d'être jetée ou séparée de son bébé est trop grande...
Bcp de famille d'accueil raconte les difficultés d'adaptation et de communication entre eux et les enfants qui leur sont confié... Ce n'est pas évident ni pour les uns ni pour les autres... Seul le temps aplanit les difficultés !Bcp de gros bisous
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La petite daisy semble être le trait d'union dans cette drôle de famille, par contre Louise reste distante... pourquoi ????
Bises et bon vendredi
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Vendredi 9 Juillet 2021 à 18:33
Coucou ma Zaza et merci d'être là.
Sans doute parce qu'elle n'a pas la fibre maternelle, tout comme Madame sa mère... Louise est passée par tant de nounous dans son enfance puis par la pension qu'elle n'a pas appris ! Mais je pense surtout que quelque chose la tracasse violemment ! Un amour contrarié qui la bouffe ! Le moral n'est pas au beau fixe... Se dévouer pour les autres est une chose, savoir les aimer une autre, pas toujours facile d'aimer quand ton "moteur est vide" !Je t'embrasse fort
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Eh bien, Luciole, la voilà devant un beau spectacle inattendu. Comment réagira-t-elle et, Regan aussi de son côté ? C'est à voir ! Merci à toi ! Bon vendredi. Gros bisous ♥
Coucou ma chère Colette
L'épisode suivant est déjà en ligne ! Donc, tu pourras t'en faire une idée
Je te remercie beaucoup de ta si gentille lecture...
J'ai bcp de mal à rester à mon bureau devant l'écran. Bcp trop de chaleur, de tracas et RV ces temps ci.. Espérons que ça passera vite, car je fatigue dur !
Je t'embrasse de tout coeur. A bientôt !