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Gare à l'eau qui dort n° 91 - Coup de théâtre !
Gare à l'eau qui dort n° 91
Stanislas Faure à 40 ans, à son arrivée à l'Agence, envoyé par le père de Louise, pour diriger l'entreprise en faillite, pendant l'hospitalisation de Damien Mayer, Patron de l'Agence d'assurances Mayer et Fils
Stanislas Faure 56 ans en 2030
COUP DE THEÂTRE !
C'est ainsi que l'amour se présenta brusquement à Lou. Un jeune trentenaire joyeux et intrépide qui se prénommait Sulivan. Cheveux noirs et yeux bleus, grand, bronzé et sportif, il impressionna Lou par sa beauté et sa simplicité. Généreux et bon, gai comme un pinson, il chantait merveilleusement bien... Il l'aima de suite. Elle laissa tout, famille, maison connectée, écriture et conférence, pour le suivre... Ils voyagèrent partout dans le monde, là où on les réclamait... Il était le "frère de coeur" de Pierre Rabhi, et ardent participant de Terre et Humanisme "qui partage, transmet et soutient une agriculture écologique humaine et solidaire... en France et dans le Monde..." Lou se remit à écrire, à préparer des conférences pour le bien de la cause... (Episode précédent n° 90 - cliquez sur la phrase)
Les voici au coeur de l'écrasante verticalité des nouvelles Tours gigantesques de deux cents étages aux balcons végétalisés, chapeautées de leurs merveilleuses canopées. Les nombreux ascenseurs propulsaient les occupants ou les visiteurs à une vitesse folle vers leurs destinations. Buildings cossus voués au commerce et aux affaires érigés au Centre de la Ville.
Derrière cette forêt de géants se cachait leur minuscule vaisseau de verre des années 2000 de cinquante étages, autrefois moderne et raffiné, alliage subtil de verre fumé et de béton, d'aluminium et de bois aux essences rares.
Les anciens immeubles du quartier avaient tous été rasés un à un au cours des années, sauf ce petit bijou de luxe, considéré comme une oeuvre d'art patrimoniale.
Pour combien de temps ?
Elle marchait d'un pas alerte au bras de son mari, ce charmeur érudit et élégant qui continuait à l'éblouir, malgré les années communes. Son époux bien-aimé, homme mystérieux à multi-facettes avec lequel elle s'entendait à merveille, se révélait drôle, chaleureux et tendre avec elle, parfois délirant et excentrique, fourmillant d'anecdotes désabusées et grinçantes. Il maniait l'ironie et l'humour comme personne ! Ce gentilhomme contemporain se voulait "férocement réaliste". Il aurait aimé mener le monde à la baguette, mais il se contentait de le regarder "se vautrer dans la vulgarité et l'absurdité"... "Un monde vide de sens !"....
La vie ne l'avait pas épaissi ! C'est à peine s'il avait pris quelques rides... Ses cheveux blancs ajoutaient à sa séduction.
Justine 43 ans
Justine riait, bon public. Elle avait deviné depuis longtemps que l'ironie et la rigueur de son gaillard athlétique d'un mètre quatre vint dix aux épaules larges, cinquantenaire aux cheveux grisonnants coupés courts, à la barbichette grise, aux yeux verts virant parfois sur le jaune selon ses émotions, aux traits taillés au couteau, cachaient en réalité le sévère mal-être de l'idéaliste. Elle portait avec lui ses angoisses métaphysiques et son goût pour le spleen. Leur vie ne risquait pas de sombrer dans la monotonie !!!
En fait, le fatalisme et la causticité de son époux soulageaient tout simplement ses souffrances intérieures...
Bref, il la fascinait !
Le secret avait été bien gardé ! Ils s'étaient offerts tout le deuxième étage de ce joyau de verre et de technologie...
Coup de théâtre !
Louise, cette femme éminente qui passait pour "un génie de la finance et du monde très particulier des Assurances", cette femme intelligente, tendre et spirituelle qu'ils aimaient tant, les quittait, fatiguée. Elle abandonnait le navire ! Elle était presque devenue un élément à risque : ses constantes déprimes la laissaient des jours durant abattue et sans force.
Un choc terrible !
Le trio avait mis en place une cellule de crise en toute hâte... Mais Louise fut intraitable : désormais, Stan et Justine allaient devoir régner seuls sur le petit monde de l'Agence rebaptisée "Agence d'assurances et immobilière FAURE".
Une galère de formalités numériques et d'assemblée générale extraordinaire, de réunions mouvementées qui les avait foudroyée pendant plus d'un mois...
Heureusement, Stan était un allié de poids ! Il avait de grandes qualités de courage et une fermeté indomptable , une volonté de fer et une persévérance inébranlable....
Son extraordinaire compétence dépassait celle requise pour un patron d'aujourd'hui !!! Et il le savait !
Bien qu'il lui avait fallu des trésors d'énergie , d'adaptation et d'efforts pour se mettre au goût du jour, avec toute cette technologie numérique, et cette réalité virtuelle qu'il détestait
Mais quand même, Justine se sentait bien petite face à cette responsabilité immense ! Un petit bouchon de liège balloté à la surface d'un vaste océan.
Stan lui avait promis "une parfaite maîtrise de lui-même et de son foutu caractère, une courtoisie des plus charmantes et de flatteuses attentions envers tout le personnel...."
Il enveloppa la terreur de sa dulcinée de tendresse, de douceur et de sollicitude ! Elle se laissa convaincre.
Louise, qui naviguait depuis toujours dans un univers à particule, les avait assurés de ses relations brillantes et fortunées.
Depuis, les contacts entre eux et Louise avaient bien changé ! Les liens d'affectivité et d'amitié s'étaient relâchés...
Il est vrai que l'impact du père en Louise l'avait clouée dans un monde suranné... Le vieillard omnipotent mais impotent n'avait pas souhaité survivre trop longtemps à sa femme, il s'était éteint tranquillement dans son sommeil.
Après des funérailles mémorables, Louise désira se libérer de son emprise dans tous les domaines, notamment de cette Agence dont il avait été le principal actionnaire de son vivant.
Elle avait décidé de devenir manager de l'entreprise de coaching de vie et de sport de ... son fils Thomas-Henry, surnommé Tommy !
Tommy était assisté par son père Thomas et par quelques robots. Tom ne voulait pas décrocher. L'Avenir, aussi bien planétaire, climatique, politique que social, tracassait violemment le paternel au coeur tendre qui couvait son fils ! ..
La Maison connectée de Lou
Le Château s'était progressivement transformé en Hôtel de luxe, reléguant Louise, Tom et Tommy dans la maison connectée de Lou, sérieusement agrandie et revisitée par l'architecte habituel.
Lou, sans cesse en voyage avec son adorable époux Sullivan, s'y pausait rarement. Parfois l'écriture d'un roman la jetait des mois entiers dans la partie de la Maison qui lui était réservée, son mari assumant seul ses pérégrinations associatives écologiques. Les écrits numériques de Lou faisaient fureur, et se retrouvaient souvent l'objet d'une adaptation télévisuelle holographique très prisée...
La renommée littéraire de Daisy, dans un tout autre style, la suivait de près... Elle s'était spécialisée dans les romans métaphysiques, fantastiques ou de science-fiction, souvent adaptés à la télévision... Les grandioses retranscriptions virtuelles à suspens ravissaient les téléspectateurs, amateurs d'émotions fortes. On s'arrachait ses livres à la sortie des films...
Les piscines et terrains de tennis couverts et climatisés du Domaine ne désemplissaient pas, les joggings au petit matin, à la fraîche, étaient fort prisés, le golf réunissait toute la Jetset la nuit, illuminé par de puissants projecteurs. Des séances holographiques de fitness ravissaient les client(e)s à toutes heures du jour...
La Maison de Pierre et de Suzy, décédés, qui revient à Pilou (Petit Pierre)
Une animation permanente qui exaspérait Regan et Agathe. Ils avaient décidé de quitter
le Domaine, mais Petit Pierre s'était installé dans la maisonnette de Pierre et de Suzy. La vieille dame était trop lasse pour survivre seule à son mari. Ils étaient "partis" presqu'ensemble à un âge avancé... Un véritable drame pour la Famille !
Alors Regan et sa femme restèrent !
Petit Pierre, re-baptisé Pilou, gaillard impressionnant et sagace comme son père Regan, et sa demi-soeur Daisy, merveilleuse jeune femme émotive et intelligente à la poigne de fer, tout comme sa mère Agathe, s'étaient entichés du Domaine de Louise. Ils prirent la direction de l'Hôtel, du restaurant gastronomique, et de toutes les attractions, hormis les activités sportives, pour le plus grand bonheur de Louise et de Tom. Une armée d'employé(e)s et de robots les assistaient.
Donc, Louise lui proposait ses services d'entremetteuse ! L'amour-propre de Stanislas Faure en fut fort contrarié ! Il voulait garder son indépendance ! Il avait failli lui répondre avec sa causticité habituelle, mais la bienveillance de Justice l'arrêta net.
Sa merveilleuse femme l'adoucissait !
Cependant, il restait, au fond de lui-même, un rustre intraitable réfractaire à "tout fil à la patte"...
Rien de plus assommant que ces soirées mondaines chez Louise dont elle voulait les abreuver sans cesse...
Sa curieuse aversion pour le monde des particules le rapprochait de Tom pour lequel il avait une réelle affection et une sincère.... compassion.
Cependant, la façon dont le père s'accrochait à son fils l'insupportait... Ces deux là s'adoraient et se comprenaient à merveille ! Louise ne semblait pas en être affectée. Elle réservait à son fils un tendre attachement et le fils s'en contentait, mais point de ce doux maternage dévoué et actif des mères à leurs enfants. Elle ne donnait que sa tendresse au fils, tandis que le père se donnait tout entier...
La clairvoyance de Stan le gênait, au point de vouloir rompre avec Louise "et son monde"... Ils espacèrent leurs visites...
Quelle était donc cette nouvelle lubie de cette femme mature de vouloir imposer son aide encombrante et ses relations mondaines à son Fils Tommy dans son travail... ??? Etait ce pour le plaisir de gagner toujours plus d'argent ? Pour la gloriole ?
Reproduisait elle avec son fils et son mari ce qu'elle avait fait subir à son mari Damien ? ......
Luciole
A SUIVRE
Bonne lecture !
Gros bisous et un grand merci à tous mes nombreux visiteurs. Suis surprise et tellement ravie !
Luciole
ROMAN : "Gare à l'eau qui dort" - cliquez sur les phrases ci-dessous :
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Commentaires
Bonjour chère Luciole,
Merci pour cet épisode où tout a bien évolué !!! Page très intéressante !!!
J'apprécie tes nouvelles ; merci. Bien du bonheur avec les tiens, en août.
Tout le plaisir est pour nous, de te lire.
Bonne semaine et gros bisous ♥
J'en viens à détester l'été car on doit vivre enfermés, tellement il fait chaud. Et le soir quand on se couche il fait encore 27 °, comme tu dis. Après le 15 août, avec les jours qui raccourcissent beaucoup, ça devrait être à peu près (je dis bien à peu près) potable, mais septembre c'est mieux quand même pour voyager. Du coup soit on lit, soit on écrit comme toi ! bonne fin de week end. Bises.
Oups, depuis tout ce temps je ne me souvenais plus des deux derniers épisodes que j'ai dû relire pour suivre le fil de cette saga. Le temps passe, les choses changent ! Merci de nous avoir donnés de tes nouvelles, il fait même très chaud dans mon île.
Bises et bonne soirée - Zaza
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Je reprends ici ma lecture, j'ai été interrompue et n'ai pu mettre un commentaire. Avec les années les relations dans ce petit monde évoluent. Je vais de suite enchainer avec les autres épisodes .
Merci pour les nouvelles .
Bonne semaine
Bises